Lors de sa nomination, en avril 2016, au portefeuille de l’Économie et des Finances, les Béninois avaient été surpris par sa jeunesse. Homme à poigne, Romuald Wadagni est aujourd’hui une pièce maîtresse dans le dispositif de réformes engagé par le chef de l’État et son gouvernement. Le grand argentier du pays revient sur la stratégie à mettre en œuvre pour relever ses défis économiques et financiers. Sans oublier quelques commentaires plus politiques Jeune Afrique : Le Bénin s’est doté, en mai 2017, d’un plan global de réformes de la gestion des finances publiques. Pourquoi un tel document ? Romuald Wadagni : L’objectif est de doter le Bénin d’un système de gestion des finances publiques transparent, performant, conforme aux standards internationaux, respectueux de la répartition constitutionnelle des prérogatives entre les institutions, et mettant résolument les finances publiques au service du développement du pays et de ses citoyens. C’est un ensemble de 175 actions qui touchent des domaines comme la budgétisation, la mobilisation des ressources financières et la qualité des dépenses publiques. Ce plan apporte des réponses à une double exigence : l’impulsion des réformes et une approche novatrice pour leur mise en œuvre. Pour assurer le développement du Bénin, aucune concession n’est possible Vous avez récemment dénoncé la corruption qui continue de gangrener l’État, notamment au Trésor et aux Impôts. Quel est votre plan d’action en la matière ? Plus qu’un engagement, la lutte contre la corruption et l’impunité représente pour nous un impératif. À ce jour, plus de 200 milliards de F CFA (près de 305 millions d’euros) ont pu être économisés à la suite de nos opérations anticorruption. Et nous n’avons pas l’intention de ralentir la cadence. Pour assurer le développement du Bénin, aucune concession n’est possible. Le président Talon a été très clair sur la question. Après avoir relevé le défi de la stabilité démocratique, le pays doit maintenant réussir celui de la gouvernance. Sinon, les fruits attendus de ces réformes et de leurs investissements pourraient être compromis.